Reiner

La mode circulaire : et si le style durable devenait la norme ?

Alors que l’industrie textile traverse l’une des plus grandes remises en question de son histoire, une réponse se dessine à l’échelle européenne : la mode circulaire, qui mixe sobriété et innovation. Moins tapageuse que les défilés, moins clinquante que les vitrines du fast fashion, elle tisse, patiemment, un nouveau récit. Et ce récit est en train de prendre une ampleur considérable.

Selon la dernière étude de la Fédération de la Mode Circulaire (FMC) et KPMG, ce virage vert pourrait générer 31,3 milliards d’euros et créer 88 500 jobs en Europe d’ici 2030. Ça ne fait plus débat : la mode circulaire, c’est un marché à suivre de très prêt.




La seconde main devient mainstream

Autrefois réservée aux dénicheurs de vintage ou encore aux budgets serrés, la seconde main explose aujourd’hui. +8,5 % par an, avec un marché qui devrait peser 26 milliards d’euros en 2030. Et la France n’est pas en reste : déjà 4,1 milliards de chiffre d’affaires en 2024, soit un quart du marché européen.

Mais cette progression n’est pas seulement économique. Acheter d’occasion, c’est adopter une autre manière d’aimer la mode, une manière qui valorise la durée de vie et l’histoire du vêtement. Le plus ? une réduction de l’impact carbone en moyenne de 73 %, un vrai deal pour la génération climate-conscious. Preuve que la seconde main n’est plus un simple choix alternatif, en 2022, Emma Stone a foulé le tapis rouge du Met Gala dans une pièce upcyclée Louis Vuitton, preuve que quand le luxe flirte avec la durabilité, ça donne du style avec du sens.



Réparer, un savoir-faire qui revient à la mode

Autre pilier de cette transformation : la réparation. Portée par des dispositifs incitatifs comme le “bonus réparation” en France, ce marché européen pourrait valoir 3,7 milliards d’euros d’ici 2030. De plus en plus de marques concrétisent cette démarche : Golden Goose avec ses “Forward Stores”, mais aussi Nike avec ses espaces “Refurbished” ou New Balance via ses programmes de restauration. Tous proposent ateliers de réparation ou de customisation en boutique, où les sneakers sont recousues, patinées, parfois même réinventées sous vos yeux. Résultat ? Moins jetables, plus désirables : des baskets qui traversent les saisons et marquent les esprits.

Recyclage : le parent pauvre... pour le moment

Le recyclage textile, c’est encore le talon d’Achille de la mode circulaire. Avec un potentiel estimé à 1,6 milliard d’euros d’ici 2030, il peine pourtant à décoller, freiné par un tri complexe, une collecte encore trop dispersée et des infrastructures insuffisantes. Pourtant, cette étape est essentielle pour offrir à chaque fibre une seconde vie réellement durable. Certaines marques commencent à relever le défi. 

Prada, par exemple, s’est associée à National Geographic pour sa ligne Re-Nylon, une collection fabriquée à partir de nylon régénéré issu de filets de pêche, de déchets plastiques et de tissus usagés, tout en mettant en avant la transparence et l’éducation environnementale. De son côté, Coach a lancé Coachtopia, un label circulaire qui intègre des matériaux recyclés ou réutilisés à chaque étape de la chaîne : sacs, vêtements et accessoires sont conçus pour être démontés, réparés ou recyclés à nouveau, dans une logique d’économie circulaire totale. Des initiatives encore rares, mais qui montrent que recycler peut aussi rimer avec style, innovation et engagement.

L’upcycling avec Reiner, au cœur de la révolution circulaire

Là où beaucoup parlent de transition, Reiner fabrique une nouvelle esthétique du durable. Exit le banal. Reiner, c’est la marketplace où l’upcycling devient manifeste créatif. Design pointu, sourcing noble, conscience intégrée… Ici, les chutes de cuir deviennent sacs architecturaux, et les fins de rouleaux de maisons de luxe reprennent vie dans des pièces uniques, pensées pour durer.

Parmi les talents qui donnent le ton, Maitrepierre impose son esthétique futuriste : tops en jersey recyclé façon trompe-l’œil Dalí, robes drapées coupées dans des tissus haute couture dormants… Chaque création, produite en France et en série limitée, incarne l’ADN de Reiner : mode premium, transparente, radicalement contemporaine.



La mode circulaire : un changement de matrice

La mode ne se contente plus de créer, elle se réinvente à chaque maillon de la chaîne. Du design à la logistique, des matières au storytelling, tout passe au filtre des 4 R : réinventer, réparer, réutiliser, recycler. Une nouvelle grammaire du style s’impose, plus consciente, plus désirée. Nona Source, par exemple, remet en jeu les fins de rouleaux des maisons LVMH pour nourrir la créativité de la nouvelle garde. Moins de stock, plus d’impact. Moins de bruit, plus d’âme. En bref, la mode circulaire n’est pas un repli, c’est le nouveau terrain de jeu des marques qui veulent vraiment marquer leur époque.

C’est là que Losanje change la donne. Lauréat du prix de l’innovation 2025 de l’ANDAM, cet ancien membre de l’écosystème Reiner a investi 4 millions d’euros dans une machine capable de désassembler n’importe quel vêtement, même les plus complexes, pour en recréer une matière première neuve. Une révolution industrielle made in France, déjà testée sur les tenues de La Poste, les bâches des JO… et même les vêtements des arbitres de Roland-Garros, transformés en housses d’ordinateurs. Le recyclage passe en mode tech : précis, scalable, et enfin prêt à servir une mode premium, inventive et engagée.



Rédaction : Yaëlle Audinet